Du plus loin que je me souvienne j’ai toujours voulu avoir un chien…

Petite, nos nombreux déménagements rendaient la chose impossible… ensuite c’est moi qui suis partie à droite à gauche rendant une adoption canine difficile, puis j’ai eu mes enfants. Déjà débordée par mes monstres, même si je lisais régulièrement avec intérêt des articles décrivant l’impact positif d’un animal sur les enfants, j’avais du mal à imaginer en rajouter une couche avec un chien… et pourtant…

 

 Enfin un chien!

 

Aussi quand nous avons déménagé il y a un an à Toronto et que je suis tombée sur une affiche «A house without a dog is not a home » j’ai pris cela comme un signe du destin ! Et mon mari plutôt comme un mauvais signe… mais comme dit le dicton « ce que femme veut….. ».  Un jour plus tard Timy intégrait notre foyer !

Timy et Louison pour super boîte à lunch

Un chien, une institution

 

Tout d’abord il faut savoir qu’à Toronto avoir un chien est presque une institution!

Dans ma rue il y a un chien dans plus d’une maison sur deux! Le chien est plus qu’un animal, c’est l’arme fatale et indispensable pour l’intégration sociale!!

Avant, quand je me promenais avec mes enfants (que je trouve pourtant relativement mignons) personne ne m’adressait la parole! À la minute où Timy (un bâtard avec des poils de caniche et un physique de mouton miniature) a intégré notre foyer, mon mari m’a fait la tête pendant trois jours MAIS tous mes voisins ont commencé à me parler :

  • « He is so cute » – j’avais jamais entendu cette question au sujet de ma fille
  • « What’s his name » – il faut savoir que maintenant quand j’arrive à l’école j’entends de multiples « Hello Timy » mais jamais des « Hello Lucile! »
  • « How old is he ? » je pense que j’ai plus de voisins qui connaissent l’âge de mon chien que celui de mes enfants
  • «How is the baby today? » au début j’ai cru que l’on me confondait avec une dame récemment devenue maman mais non, on me parlait bien de mon chiot

Sans compter les remarques sur sa personnalité « he is so shy » «he needs to socialize with other dogs », « does he have friends?”….

Ma vie sociale a tout d’un coup pris une autre dimension! 

Je trouvais soudainement agréable de me balader dans le quartier car tout le monde me parlait, me donnait des conseils sur l’éducation canine, partageait son expérience…etc…

Le parc Canin

 

Motivée par cette belle lancée… j’ai décidé de découvrir le  Saint Graal des propriétaires de chien : le parc Canin !

Tout un univers… Discussions exclusivement axées sur notre ami à quatre pattes (ce qui m’a permis d’élargir  mon vocabulaire canin), échange d’adresses (toilettage, vétérinaire…) de bons plans (parcs canin recommandés, à éviter…) et surtout découverte d’ustensiles que je ne connaissais pas comme… la gourde canine, les bottes d’hiver pour chien, la cire pour les ongles et les couches !!!!

Ces discussions intrigantes au départ m’ont vite lassée… ajouté à cela qu’elles avaient lieu dans un terrain boueux, imbibé de pipi (pas de crotte il faut reconnaitre que les ontariens ramassent systématiquement les déjections de leur animal !) avec une horde de petits roquets aux aboiements stridents… on était très très loin du film « Must love dogs »

Mais j’ignorais alors que j’allais bientôt vivre l’apogée de mon expérience canine ! 

 

 Le toilettage

 

Après l’hiver il fallait que je fasse toiletter Timy pour lui faire couper les poils (car c’est un chien hypoallergène ce qui signifie entre autre qu’il ne perd pas ses poils.. ils poussent). Les poils avaient donc tellement poussé que Timy ressemblait à Bob Marley ce qui me valait beaucoup de regards réprobateurs dans le quartier… Cela ne pouvait pas durer…

 Timy en Bob Marley pour super boîte à lunch

 

Pourtant j’avais déjà essayé de faire toiletter Timy quand il avait 5 mois mais ce dernier n’avait pas apprécié l’expérience et avait férocement essayé de mordre la toiletteuse qui s’était donc contentée de le brosser. J’avais récupéré un chien hyper brushé aux poils crépus qui ressemblait au chien de Barbara Cartland !

Timy sortant de son toilettage pour Super boîte à lunch

Cette fois-ci, J’ai donc décidé de faire les choses bien et de m’adresser au top du top : le toiletteur de mon vétérinaire… 6 semaines d’attente pour un rendez-vous… Autre chose à savoir il est plus difficile à Toronto de prendre rendez-vous avez un toiletteur qu’avec un coiffeur…

Et là, la série noire a commencé… Alors que Timy voyait de moins en moins à cause de son importante fourrure et que la température se réchauffait… nous nous réjouissions tous du rendez-vous imminent pour sa nouvelle coupe…

Or la veille du rendez-vous le vétérinaire m’appelle…. Le toiletteur s’est cassé le poignet !!! désespoir… il me conseille d’aller chez Petsmart, la grande chaîne animalière ontarienne.

Je me jette donc sur Internet et réussi à prendre un rendez-vous pour la semaine suivante. Une semaine plus tard nous arrivons avec le chien chez Petsmart.

En un regard la toiletteuse me dit qu’il a l’air nerveux… je réponds « sans doute il n’a pas l’habitude»…. Erreur fatale… Après une litanie où elle m’explique combien je suis une mauvaise maîtresse, que j’aurais dû venir bien avant, que le chien est trop nerveux… une véritable cours d’assises… elle finit par « I don’t feel confortable to take care of this dog, I won’t do it »….

Là je sens une vague de désespoir m’envahir…je repars illico chez le vétérinaire expliquer la situation, voir s’il n’y a pas un autre toiletteur qui pourrait s’occuper de Timy… aucune empathie « démerdez-vous… » . Mais là miracle, une charmante dame prend pitié de moi, s’approche et me propose d’appeler son toiletteur, certes situé à 30 minutes de mon quartier mais au point où j’en suis…elle me dégotte un rendez-vous la semaine suivante..

 

Enfin le rendez-vous !

 

Une semaine plus tard, après 30 minutes de voiture j’arrive dans une petite boutique ou une charmante dame me reçoit aimablement… enfin les choses semblent s’arranger!

Elle me sort alors un petit carton avec différentes tailles de poils et m’explique qu’elle va être obligée de le raser très court car il a … des dreadlocks… Moi du moment qu’elle coupe cela me va !

Mais à ce moment la conversation prend un tour particulier… elle me demande si j’ai un Tshirt pour le chien… évidemment non….

– C’est embêtant car quand il va sortir comme il n’aura plus de poils il va être « gêné »… il peut faire une crise de timidité, refuser de marcher…

Là je me demande si c’est du lard ou du cochon, mais elle a l’air très sérieuse…  

– Avez-vous des enfants ?

– Oui

– Il est impératif que les enfants ne se moquent pas du chien car sinon il va faire une déprime….et là les ennuis vont commencer…(euphémisme ça a déjà bien commencé).

Interloquée,  je sens un fou rire m’envahir que je réprime avec difficultémais je suis prête à tout pour que le chien soit toiletté alors j’acquiesce avec sérieux.

5 heures plus tard nous allons récupérer le chien avec ma fille que j’ai chapitrée… il est tout rasé… on ne le reconnait pas… il ressemble à un mélange de rat et de chauve-souris… ma fille est sous le choc !

Timy après son second toilettage pour Super boîte à lunch

Au moment de payer 100$ (l’équivalent de 3 coiffeurs pour les enfants), j’ai droit à une nouvelle leçon…

Timy n’a pas été sage… il s’est même déchaîné, il a fallu le museler, il n’est pas bien éduqué… il est impératif que je prenne des cours d’éducation canine…

 

Conclusion : ça n’en finira donc jamais !!!

Je pensais qu’il était difficile d’avoir des enfants mais finalement avoir un chien vous fait relativiser les choses… Il est important que je me remémore régulièrement que Timy contribue au bien-être des enfants (ce qui est vrai)… car après l’odyssée du toilettage Canin avant de me lancer à la Conquête du dressage de la bête… je vais faire une petite pause bien méritée je trouve… 

Pin It on Pinterest

Share This